L’EEG est un acte coûteux qui mobilise un technicien et demande un investissement matériel. Son absence de revalorisation tarifaire a fait abandonner sa pratique par de nombreux neurologues libéraux. Nous avons étudié l’évolution du nombre de demandes et de leur provenance, dans le cadre de l’épilepsie, dans notre unité de neurophysiologie du CHRU de Tours, en nous intéressant particulièrement aux demandes des neurologues libéraux.

Nous avons recueilli rétrospectivement entre le 1^er janvier 2004 et le 31 décembre 2014, par année, le nombre d’EEG totaux, le nombre d’EEG pour épilepsie et le nombre de demandes émanant des neurologues libéraux en utilisant notre base de données Deltamed^®. Puis, nous avons regardé la provenance des EEG, entre le 1^er janvier 2010 et le 31 décembre 2014. Nous avons réalisé un Chi² pour comparer les pourcentages de demandes dans le cadre de l’épilepsie, et de demandes émanant des neurologues libéraux entre l’année 2004 et l’année 2014.

Le nombre d’EEG réalisés a progressé de 2382 examens en 2004 contre 3098 en 2014 avec respectivement 529 et 879 examens réalisés pour l’épilepsie (p=7,35×10⁻⁵). Le nombre d’EEG émanant des neurologues libéraux est passé de 12 à 101 demandes soit respectivement 2,3 % et 11,5 % des EEG réalisés dans cette indication. (p=1,55×10⁻⁸). Entre 2010 et 2014, en moyenne 36 % des EEG étaient prescrits par les services de neurologie, 18 % par les services de médecine/chirurgie, 15,8 % par les services de réanimation/USC, 11 % par les neurologues libéraux, 10 % par les urgences médicales ou psychiatriques et 9,2 % par les cliniques, hôpitaux périphériques ou consultations externes.

Depuis dix ans, les demandes d’EEG pour l’épilepsie augmentent au CHRU de Tours, en particulier celles des neurologues de ville, attestant de l’utilité et du besoin de cet examen dans nos pratiques.